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Retour sur le live Psychodon « Santé mentale au travail » : quelques questions à… Maryse Vendre et Bruno Dupuis

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L'intervention de la Fondation AMIPI lors du live digital organisé par le Psychodon lui a permis d'échanger sur ses deux savoir-faire clés : dualité et fluidité. Ces savoir-faire, duplicables dans d’autres entreprises, ont été transmis à cet effet à l’Agefiph ; comme nous avons pu le constater, les messages de l'AMIPI sont très bien perçus par les personnes concernées, les grands groupes mais aussi les entreprises de taille intermédiaire et bien sûr les différents ministères.

Reste à organiser la diffusion de cette pédagogie vers les Esat, EA mais aussi vers toutes les entreprises qui le souhaiteraient.

Nous ne pouvons que constater une synergie totale entre l’AMIPI et l’Agefiph, notamment avec l'enquête Agefiph / Ifop menée auprès de 8 000 répondants (« Un an après le début de la crise du Covid 19 : quelle est la situation des personnes handicapées ? ») qui démontre entre autres l'importance du travail « en présentiel » et les l’impacts négatifs du télétravail sur les personnes avec troubles mentaux.

La grande enquête "Santé mentale au travail" menée par OpinionWay pour le Psychodon et la table ronde qui a suivi, sont l'occasion pour Maryse Vendre, membre fondateur de la Fondation AMIPI, et Bruno Dupuis, Vice-Président de la Fondation, de revenir sur ce sujet. Nous leur avons posé quelques questions. 

 

Quels sont, selon vous les points essentiels qui ont émergé au cours de cette table ronde ? Peut-on parler d’avancées ?

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Maryse Vendre (membre fondateur, Fondation AMIPI – Bernard VENDRE) :

Oui, incontestablement. La présence du ministre de la Santé, Olivier Véran, et de Laurent Pietraszweski, Secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail, sur le plateau du Psychodon est en soi une avancée majeure : la maladie mentale n’est plus un sujet tabou, elle sort des représentations fantasmées pour être considérée pour ce qu’elle est : une maladie.

Le second point essentiel : les intervenants ont reconnu que le bien-être au travail est primordial ainsi qu’un management ouvert et informé pour accompagner et permettre à ceux qui sont atteints de déficiences ou maladies mentales de travailler « normalement ».

 

Bruno Dupuis (Vice-Président, Fondation AMIPI – Bernard VENDRE) :

Ce que je trouve intéressant dans cette table ronde est le fait que si les intervenants sont d’horizons variés, la plupart viennent cependant du monde de l’entreprise.

Les responsables d’entreprises ont conscience de leur mission dans la prise en compte et l’accompagnement des personnes touchées par des fragilités psychiques et de leur rôle au titre de la santé et sécurité au travail.

L’autre point essentiel, mis en lumière par le sondage d’OpinionWay, c’est que 20 % des jeunes développent, en raison des conditions de travail mises en place dans le cadre de la situation sanitaire et des mesures de distanciation physique, des troubles dépressifs.  Aujourd’hui, la prise en compte de cette réalité est incontournable et doit être une priorité. Olivier Véran et Laurent Pietraszweski, l’ont bien compris. 

 

 

 

Les managers sont-ils assez informés et formés pour cela ?

Maryse Vendre :

C’est en tous cas ce que demandent les salariés, si l’on en croit le sondage d’OpinionWay : ils souhaitent pouvoir parler sans crainte à leurs managers de leurs problèmes et eux-mêmes souhaitent être informés sur les maladies mentales afin d’aider leurs collègues en difficulté.

D’ores et déjà la mise en place dans toutes les entreprises d’une Qualité de Vie au Travail (QVT) serait une très grande avancée. Car cela marche ! Même si, comme l’a rappelé le PDG de Sisley, Philippe d’Ornano, la maladie mentale doit être prise en charge médicalement. Il ne faut pas la confondre avec le bien-être au travail même si ce dernier est bénéfique à tous, y compris aux personnes atteintes de maladies mentales ou de déficiences.

Et surtout il faut casser les silos, comme l’a rappelé Jean-Marc Richard dans son intervention, ne pas laisser les malades s’installer dans leur maladie.

 
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Bruno Dupuis :

C’est une vraie question :  comment sensibiliser, accompagner et apporter un soutien adapté et efficace pour les managers, à tous ceux qui ont un rôle d’encadrement afin qu’ils aient un geste professionnel beaucoup plus réfléchi et plus intelligent par rapport à ce type de problème ?

Il est nécessaire de former les responsables d’entreprise pour faire tomber les tabous et aménager des conditions de travail adéquates. Les personnes qui arrivent le matin pour travailler viennent avec leurs problèmes et leurs fragilités. « Le travail guérit » mais pour cela il faut mettre en place certaines conditions. En ce sens l’AMIPI est un véritable laboratoire et un exemple inspirant de ce qu’il faut faire. 

 

 

*Concertations sur la santé au travail : les recommandations de Charlotte Lecocq, Bruno Dupuis et Henri Forest, août 2018 : Rapport complet 

Propos recueillis par Marie-Christine Joubeaud et Solenne Fleytoux.

 
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