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Mais au fait, qu’entend-t-on par « insertion » ?

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Pour réussir ces insertions en entreprises classiques, nous délivrons un kit « Apprendre tout au long de la vie » ou comment les neurosciences aident les encadrants et les opérateurs à se projeter sereinement vers l’avenir ? Découvrez les éclairages de Caroline Gaborieau, directrice de la fondation en charge de la Coordination des Apprentissages par la Qualité.

Par ailleurs,  Sophie Labatut, directrice de la Fondation en charge de l’Insertion, nous explique que réussir une insertion à la Fondation AMIPI – Bernard VENDRE c’est toujours  « in » et « out » : tout s’éclaire avec son témoignage.

 

Pourquoi la Fondation AMIPI travaille-t-elle avec des scientifiques dans ses usines devenues « Usines de production apprenantes et inclusives® », Upai® ?

 
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Caroline Gaborieau : C’est dans l’ADN de ses fondateurs - à commencer par Maurice Vendre - et donc de la Fondation de travailler avec des scientifiques. Les premiers travaux de Maurice Vendre avec le soutien du Professeur Debré reposaient sur la plasticité du cerveau de manière expérimentale (raison pour laquelle nous sommes Fondation reconnue d’utilité publique) mais aussi sur les techniques implémentées à partir des travaux du professeur Oughourlian tirées du livre « Notre 3e cerveau », disponible aujourd’hui en livre de poche. L’ouvrage « Le travail qui guérit l’individu, l’entreprise, la société » du même auteur, résume tout ce que nous faisons et transmettons... 

Ce que nous voulons en permanence, c’est mettre les opérateurs en situation d’apprentissage. Nous nous posons perpétuellement une seule question : que peut-on faire pour qu’ils progressent par cette succession d’apprentissages, tout en fabriquant de bons produits ? 

Nous utilisons tout ce qui peut exister dans l’industrie pour les amener à raisonner, à analyser et tout simplement à se poser des questions puis monter alors en compétence. Nous utilisons les exigences du secteur automobile (objectif : 0 défaut) pour aider les personnes qui travaillent chez nous à se développer. 

L’exigence industrielle ne peut que profiter aux apprentissages ! Les opérateurs pourront s’insérer ailleurs car ils ont un cadre et un professionnalisme tout à fait adaptés à des tâches compliquées.

 

Il existe notamment un programme « Neurosciences et apprendre tout au long de la vie » : pouvez-vous nous en dire plus ? 

 

CG : Le groupe de travail en neuroscience de l’AMIPI est  multidisciplinaires et multisites, ainsi chacun a pu se l’approprier. 

Nous nous sommes réunis pour trouver des leviers pour aider à l’insertion. Grâce aux apports des neurosciences, nous avons pu identifier que la confiance en soi et surtout l’estime de soi sont essentielles pour rendre les opérateurs acteurs de leur projet de vie. Beaucoup d’entre eux ont été laissés pour compte et ont donc peu confiance en leurs capacités, comment alors pourraient-ils se lancer dans quelque projet que ce soit ? A fortiori dans un projet d’insertion… Le programme « Apprendre tout au long de la vie » leur permet de se rendre compte de tout le chemin qu’ils ont parcouru, de mettre des mots sur les compétences qu’ils ont acquises et qu’ils garderont toute leur vie, et pouvoir ainsi continuer d’apprendre tout au long de leur vie en se lançant des défis. Car le cerveau est fait pour toujours évoluer, il ne faut pas le brider car il apprend même quand on est au repos !

 

On entend le mot « inclusion » dans toutes les bouches : pouvez-vous nous expliquer ce concept, en tant que directrice de la Fondation AMIPI en charge de l'Insertion (et pourquoi insertion et non inclusion) ?

 
Photo Sophie Labatut

Sophie Labatut : Au départ, des personnes nous sont confiées par des organismes type IME, Cap emploi…, elles ont été déclarées « capables de travailler » et ont une RQTH c’est-à-dire une reconnaissance de travailleurs handicapés. La première étape pour eux est d’intégrer l’entreprise adaptée que nous sommes, c’est un grand pas vers leur autonomie : ils ont passé un entretien, signé un contrat de travail, vont recevoir un salaire qui est d’environ 120 % du SMIC, devront respecter un rendement, des horaires…, et auront une vie professionnelle comme tout un chacun.

 Mais notre travail n’est pas pour autant terminé ! Loin de là… La « vraie insertion » pour la Fondation AMIPI, comme inscrit dans ses missions statutaires, est celle en entreprise classique d’une personne devenue compétente et qui ne voulait plus d’étiquette. Cette insertion a des vertus économiques indéniables et permet aux entreprises de nos bassins d’emplois d’acquérir une compétence en matière d’inclusion.

Si on regarde l’exemple de l’Allemagne, on voit que ce sont les entreprises elles-mêmes qui s’organisent massivement pour traiter par les apprentissages l’inclusion de tous ceux qui peuvent travailler.

 

L’insertion est-elle durable ? Le taux de réussite est-il important ?

 

SL : L’insertion est chez nous un projet global d’entreprise, partagé par tous les salariés. Le process s’est professionnalisé à partir de 2009 et aujourd’hui nous avons de beaux résultats : 20 insertions en 2019, et avant la crise du covid nous avions déjà 5 CDI et donc les prévisions nous laissaient penser que nous allions pouvoir faire 25 insertions. Sur certains bassins, en global, 25 % de l’effectif a été inséré !

 Grâce à la professionnalisation de ce process, rien n’est laissé au hasard. L’accompagnement de l’opérateur est presque du « sur-mesure ». Et c’est pour cela que la signature de son CDI en entreprise classique est un ticket pour un aller simple. Notre ancien collaborateur vit sa vie de salarié dans cette entreprise, il progresse, évolue, change de fonctions. Pour certains, d’autres opportunités se présentent, mais jamais nous n’avons observé de retour dans le monde « des entreprises adaptées ». On a rempli notre mission.

 

Qu’avez-vous comme retours d’expérience de la part des entreprises qui ont intégré un de vos anciens collaborateurs ?

 

SL : Nous ne gardons pas de lien spécifique avec nos anciens collaborateurs. En revanche, nous gardons et entretenons un lien très fort avec les entreprises qui ont joué le jeu de l’insertion en recrutant un de nos collaborateurs. Cette dernière devient « ambassadeur de la Fondation ». Souvent, elles reviennent d’ailleurs vers nous pour intégrer un autre opérateur !

Le gain pour leurs dirigeants n’est pas seulement financier, bien sûr l’entreprise a ainsi pu valoriser sa RSE mais le grand bénéfice constaté repose sur la qualité du climat social. Les salariés ne voient plus un « handicapé » mais une personne compétente, avec des compétences qui s’expriment parfois différemment : cela amène vis-à-vis de personnes plus « ordinaires » une diversité, un changement de regard et un climat social plus apaisé… Cela rend humble et permet une ouverture d’esprit.

Le gain pour l’individu, pour l’entreprise, pour la société est énorme. Le livre du professeur Oughourlian sur le travail qui guérit explicite tous les fondements de cette pédagogie qui repose sur la métapsychologie mimétique.

 

Propos recueillis par Solenne Fleytoux

Responsable communication & RSE – Fondation AMIPI – Bernard VENDRE

s.fleytoux@slami-aamipi.com

 
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